Il y a tout juste un an, je vous parlais de Mille morts d’Olivier Bal, et du plaisir que j’avais pris à le lire. J’ai par la suite lu Les limbes du même auteur (message pas du tout subliminal à l’auteur : à quand la suite ?^^).

En un an, Olivier a continué son petit bonhomme de chemin, et 2018 s’annonce pour lui l’année de tous les bonheurs (et de tous les risques), comme il nous l’explique dans l’interview qui suit.

Fingers crossed !

1/ Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Je m’appelle Olivier Bal. Je suis l’auteur des Limbes, un thriller fantastique et de Mille Morts, un polar psychologique. Après avoir fait carrière en tant que journaliste pendant une quinzaine d’années, notamment en tant que rédacteur en chef de Jeux Vidéo Magazine, j’ai décidé de lancer Les Limbes en 2015 en auto-édition via Amazon. Le roman a rencontré un très joli succès. J’ai reçu un excellent accueil des lecteurs, ce qui m’a donné confiance pour continuer et poursuivre mes projets. Et plus largement, le succès du livre a permis de me faire remarquer par le monde de l’édition. Je viens ainsi de signer avec un éditeur pour trois de mes livres. Du coup, ça y est, je me suis lancé à 100% dans l’écriture depuis quelques mois ! Je suis ce qu’on peut appeler un « jeune » écrivain… qui approche gentiment la quarantaine. C’est le rêve de ma vie, j’ai mis des années à y parvenir, mais ça y est, j’y suis et je profite vraiment de l’incroyable chance que j’ai.

 

2/ Tes livres rencontrent un vrai succès en autoédition, et l’un va même passer en édition « traditionnelle ». Est-ce que cela change quelque chose dans ton rapport à l’écriture ?

Oui, en effet, j’ai signé il y a quelques mois un contrat d’édition avec un jeune éditeur pour éditer trois livres : Les Limbes, Mille Morts et la suite et fin des Limbes : Le Maître des Limbes. C’est, avant tout une belle rencontre avec cet éditeur, dont j’apprécie la passion, l’énergie et le dynamisme. C’est le début d’une sacrée aventure… Les Limbes devrait sortir dans toutes les librairies de France le 2 mars 2018 avec une très belle mise en place et une jolie promo. Alors, en effet, depuis maintenant sept mois, j’ai dû un peu réapprendre à écrire. Moi qui, avant, écrivais chaque jour dans les transports en commun, et avais développé un certain rapport à l’urgence dans mon écriture, me suis retrouvé avec beaucoup de temps disponible. Mais j’ai très vite pris le pli et j’en suis heureux. Je m’impose des horaires très « scolaires », un rythme quotidien précis dont j’ai besoin, je crois. Concernant mon pur rapport à l’écriture, est-ce que mon style a changé ou évolué ? Je ne sais pas. Le fait de baigner complètement dans mes romans me permet, je pense, de m’affûter et d’avoir une meilleure cohérence à la fois dans mon style mais aussi dans la construction et la psychologie de mes personnages. De même, quel que soit mon projet, je passe énormément de temps à faire des recherches pour ancrer le récit dans un certain réel. Avoir plus de temps me permet ainsi de pousser toujours plus loin ces recherches, de m’imprégner un peu plus de certains faits d’actualité, certains lieux…

note : le 2 mars, c’est mon anniversaire. C’est un bon signe, non ? 😉

3/ As-tu un rituel d’écriture, un moment privilégié pour écrire ?

J’écris en général mieux le matin. Je réalise que je suis, souvent, plus productif. L’après-midi, je me concentre souvent plus sur des relectures, des choses un peu moins exigeantes. Je me lance souvent dans des sessions d’écriture non-stop de 9h à 13h30, 14h… Je laisse ma plume me guider, je ne suis pas trop regardant sur les coquilles et les fautes. Je suis un peu mon premier lecteur dans ce premier jet et j’aime quand l’écriture y est fluide. Vient ensuite, bien entendu, le temps d’une seconde relecture, puis d’une troisième et j’affine, itération après itération, le manuscrit. Concernant les rituels, il est vrai qu’il m’est assez difficile d’écrire sans musique. J’ai besoin de me créer un univers sonore qui me plonge dans mon histoire. Du coup, pour chaque roman, se construit également une playlist  musicale qui, plus elle se densifie, plus elle dessine aussi les contours, la couleur qu’aura le roman. Par exemple, sur les Limbes, qui est un roman assez sombre et terrifiant, j’ai écouté énormément de musique de films : Hans Zimmer, John Murphy, Clint Mansell, Philip Glass… Des thèmes assez lourds, puissants et lents. Pour Mille Morts, au contraire, qui est un roman très humain et nostalgique, j’ai été accompagné de folk et d’alternative : Beck, Nick Mulvey, Bon Iver, Alt-J, Ben Howard… Enfin, pour le Maître des Limbes, je n’ai pas du tout repris la BO des Limbes, ici, je me suis plutôt tourné vers des compositeurs comme Johann Johansson, Max Richter ou Olafur Arnalds… des musiques de films ou séries, certes, mais avec une forte présence du piano, une mélancolie latente…

 

4/ Si tu devais choisir entre les jeux vidéo et l’écriture, que choisirais-tu ? Et pourquoi ?

Et bien le choix a été fait depuis quelques mois ! Comme je l’expliquais plus haut, j’ai quitté mon poste de rédacteur en chef de Jeux Vidéo Magazine pour me consacrer à l’écriture. Honnêtement, je n’ai pas regardé un seul jour en arrière. J’ai passé de très belles années en tant que journaliste jeux vidéo, j’ai énormément voyagé, rencontré des créateurs passionnants, mais je commençais à perdre l’envie et sentais avoir fait un peu le tour de mon activité. Surtout, il y avait ce besoin d’écrire qui me tiraillait, me dévorait de l’intérieur. Je ne voulais pas que la frustration prenne le dessus. Du coup, j’ai pris ma décision… Concernant les jeux vidéo, c’est un univers qui continue à me fasciner. Il s’y développe de nouvelles manières de raconter des histoires, des voies narratives assez incroyables. Je garde quand même un peu un pied dedans, puisque je continue à animer un événement culturel qui rencontre un grand succès : Les Masterclass jeux vidéo où nous recevons tous les deux mois à la Cité des sciences de Paris, de grands créateurs de jeux vidéo qui reviennent sur toute leur carrière. Qu’on aime ou non le jeu vidéo, c’est toujours l’occasion de découvrir des parcours de vie fascinants et très inspirants.

5/ Quel est l’adjectif qui te définit le mieux selon toi ? Et selon tes proches ?

Je ne sais pas. Question très difficile… J’ai l’impression qu’on me parle souvent de mon imagination. J’entends souvent dire, au sujet de mes romans : « mais où vas-tu chercher tout ça ? » Je pense également être assez tenace, et cela est essentiel, je crois, si l’on espère un jour devenir écrivain. Car tout le monde a l’idée d’un livre dans un coin de sa tête, mais aller au bout du processus, retravailler sans cesse sa copie, avant d’accepter de se confronter aux avis des lecteurs, c’est quand même un sacré sacerdoce. Mais j’ai la chance d’être très bien entouré et soutenu par ma famille et mes proches.

6/ Si tu ne devais plus lire qu’un seul livre jusqu’à la fin de tes jours, lequel choisirais-tu ?

Tu as décidé de poser des questions impossibles !!! Honnêtement, le choix est cornélien. Il faudrait un livre-somme, un condensé de l’humanité, un livre qui raconte mille histoires en une et dans lequel je pourrais me replonger sans fin. Si j’ai envie de rêve, d’humanisme et de poésie, je dirais Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez, si j’ai envie d’une vision du monde plus désenchantée et cynique, j’opterai pour Voyage au bout de la nuit de Céline. Bref, si je pouvais prendre les deux, j’aurai, je pense, une jolie balance représentative de l’humanité.

7/ Quelle est ta définition d’un dimanche parfait ?

Vu que je passe ma semaine à écrire, mes week-ends sont consacrés à ma famille et mes proches. Un dimanche parfait, c’est quoi ? Une balade en forêt, un feu de cheminée qui crépite, un bon bouquin, voir du coin de l’œil ses enfants qui jouent à un jeu de société, échanger un sourire avec sa femme et se dire qu’on a beaucoup de chance. Bref, une maison remplie de vie, de joie et de rires de gamins, c’est ma définition du bonheur. C’est un peu niaiseux, je sais, mais c’est sincère…

8/ Lequel de tes personnages, tous livres confondus, aurait le plus de chances de survivre à une apocalypse zombie ? Pourquoi ?

À ce jour, je n’ai sorti que deux livres, donc le choix est limité… Je dirais Frank, l’un des deux personnages principaux de Mille Morts. Dans le roman, il passe quand même onze ans à être traqué par Paul, sa Némésis, à travers les Etats-Unis. Il en bave sérieusement et vit des choses très traumatisantes. Pourtant, malgré toutes les douleurs, les peines, il est toujours là, debout. Je pense donc qu’il serait bien armé pour faire partie des survivants dans une apocalypse zombie.

9/ Dernière question (la question piège qui peut t’attirer des millions d’ennemis) : pain au chocolat ou chocolatine ?

J’ai grandi à Paris et en Ile de France donc pain au chocolat pour moi, évidemment ! Ce qui est drôle, c’est que dans certaines boulangeries, j’ai le souvenir que les petits pains viennois avec des pépites de chocolat étaient appelés des chocolatines. De quoi devenir schizophrène !

10/ Le mot de la fin ?

Merci déjà, si vous êtes arrivé au bout de cette interview ! Merci ensuite à toi, Céline, de m’avoir beaucoup encouragé ces derniers mois et d’être toujours aussi dynamique et motivante. Ça compte beaucoup ! Enfin, j’aurais envie de vous dire que j’ai hâte que mes livres arrivent enfin en librairie et qu’ils puissent être découverts par un tout nouveau cercle de lecteurs. J’espère que vous serez au rendez-vous et que mes histoires vous toucheront et vous emporteront !

note : c’est tout le mal que je te souhaite !

 

 

 

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