En mai, je me suis rendue dans un collège de mon département pour intervenir auprès de 4 classes : 2 classes de 5e et 2 classes de 4e. Pendant toute une semaine, avec leur prof de français (épatante et passionnée Isabelle !), nous avons poussé les élèves à libérer leur créativité au sein de contraintes très précises.
Le silence, au début.
Celui d’une salle de classe un peu tiède, d’un groupe d’élèves pas très convaincus à l’idée d’écrire.
Et puis… une idée. Une consigne, une contrainte.
Un déclic.
Avec les 4e, on a travaillé sur la micronouvelle, ce genre court qui dit beaucoup en très peu. Suspense, frisson, retournement : chaque mot compte, chaque phrase est un piège tendu au lecteur. Ils avaient déjà étudié des textes fantastiques (dont ma nouvelle Le ballon) et écrit une nouvelle dans ce genre, en groupes.
Je leur ai présenté plusieurs micronouvelles allant de 6 à 100 mots et nous avons discuté de l’implicite et des interprétations que chacun peut avoir du même texte.
Après mon passage, ils ont lutté âprement pour extraire une micronouvelle de leurs écrits antérieurs, qui reprend l’essentiel de ce qu’ils avaient voulu faire passer dans le texte initial. Un travail riche, compliqué, dont ils se sont sortis haut la main.
Ce que j’aime dans la micronouvelle, c’est cette capacité à dire l’essentiel en quelques lignes. À suggérer plutôt qu’à tout révéler. Et eux, ils ont compris très vite.











Ces textes, tous courts (moins de 100 mots), ont été construits à partir d’un thème imposé : la peur, l’étrange, l’impalpable. L’exercice n’était pas facile, mais la créativité a explosé.
À travers ces exercices, les élèves ont appris à reprendre leurs propres écrits pour différencier ce qui est essentiel, ce qui est important et ce qui est accessoire. Aller droit au but, parfois, est plus efficace que de longues phrases qui n’amènent nulle part !
La suite demain, avec le travail réalisé en 5e…



