Après la seconde guerre mondiale, et le livre Les élus, dont je vous ai parlé en début de mois, j’ai deux livres à vous présenter. Ils parlent cette fois de celle qu’on appelait « la grande guerre » (1914-1918).
Le premier, The Alice Network, a pour auteur Kate Quinn. Je l’ai découverte il y a quelques mois avec ses ouvrages précédents, des fictions historiques (une quadrilogie romaine, et une duologie sur les Borgias). J’ai dévoré ses livres ! Kate Quinn part d’événements et de personnages réels, et en tire des romans palpitants, soutenus par une rigueur historique et une écriture fine et précise.
The Alice Network traite d’un sujet assez méconnu du grand public : les réseaux d’espionnage britanniques mis en place dans la France occupée par les Allemands. Il s’agit ici du plus efficace de ces réseaux, situé dans le nord de la France, ayant à sa tête une femme déterminée (on parle du début du 20e siècle, je vous le rappelle !) commandant une flopée d’espions et d’espionnes. Le roman est construit entre 1947 et 1916-1917 avec des allées et venues entre les deux périodes.
Cette fois encore, Kate Quinn fait mouche et offre un roman difficile à lâcher. J’ai vérifié après, elle suit au plus près la réalité historique, et livre les faits tels qu’ils se sont produits. Ce qui n’empêche pas une bonne dose d’humour, et une galerie de personnages savoureux, de femmes courageuses et faisant fi des conventions de leur époque.
The Alice Network n’est pas encore disponible en français, mais cela ne saurait tarder !
Le hasard, une fois encore, a voulu qu’un ami (merci Wilfried !) m’envoie un livre quelques jours à peine après que j’aie lu The Alice Network. Un recueil de nouvelles traitant de… je vous le donne en mille… la première guerre mondiale 🙂
Il s’agit de Tranchées, petites histoires dans la grande guerre, par Eric Jardin, que vous pouvez vous procurer sur le site de l’éditeur, Isoète. En quinze courts récits, Eric Jardin couvre ces quatre terribles années de guerre. Loin des grands combats épiques, des batailles fortement médiatisées, ces nouvelles s’intéressent au simple poilu, à ses souffrances et ses ressentis. Sans pathos, sans compassion hypocrite, l’auteur nous livre sa vision de ce qui a pu se passer dans la tête de ces hommes perdus dans un conflit aberrant.
Vie quotidienne, absurdités des combats, petites bulles d’espoir… tout y est. Dans un français rigoureux et travaillé, les phrases sont ciselées à l’extrême, obligeant le lecteur à se concentrer, s’immerger dans sa lecture. Et à en ressortir sonné. Ce livre là vous remue l’âme et les tripes. Il n’a que peu de pages, mais cela suffit à être transporté dans l’horreur de cette période. La qualité prime sur la quantité, et c’est tant mieux !
J’ai deux préférées ex-aequo : La marraine et La mascotte.
A découvrir sans faute (et à moins de 10€, hein !)