Je n’ai pas publié de chronique de lecture depuis quelques temps. La raison en est simple : je souhaite cantonner mes billets à des auteurs encore peu connus. Mes lectures récentes étaient soit d’auteurs nullement en besoin de reconnaissance ou portaient sur des livres qui ne m’ont pas emballée plus que ça.
Je viens de lire un roman très très sympa, découvert au hasard d’un groupe sur Facebook (vive les réseaux sociaux !), écrit par une française, Oxanna Hope, que je ne connaissais pas du tout. Il s’agit de Lebenstunnel – Allégeance, paru chez Rebelle éditions (une petite maison à suivre de près 😉 ).
Il est heureux que j’aie lu le résumé avant de voir la couverture, sans quoi j’aurais passé mon chemin. Oui, je fais partie de ces personnes qu’une couverture peut rebuter. Oui, je sais, c’est mal. Mais les couvertures des deux tomes évoquent trop pour moi la littérature gnangnan pour midinettes (et c’est fort dommage, car on est très loin de ce genre).
Voici le pitch :
Et si le dénouement de la Seconde Guerre mondiale n’était pas celui que l’on connaissait ? 200 ans après la victoire d’Hitler, Germania n’est plus un mythe. La race aryenne tant espérée par le Führer domine le monde et toutes les autres ethnies ont été éradiquées de la planète. Krista, jeune Aryenne, travaille dans un Lebensborn. Elle a été élevée dans le moule de la race pure et ne connaît que ce mode de vie, jusqu’au jour où elle suit malgré elle une femme dans les égouts de la ville. Ce qu’elle y découvre va ébranler toutes ses convictions et peut remettre en question le fonctionnement même du monde dans lequel elle vit.
Dystopie, uchronie, manipulation de l’histoire, sombres secrets, tous les ingrédients sont réunis pour me plaire, et j’ai donc chargé le roman sur ma liseuse (bien qu’un peu refroidie en découvrant la couverture).
Allégeance se situe à l’exact point de rencontre entre La machine à explorer le temps, Hunger Games et Silo. Sans temps mort ni incohérences, ce roman plonge le lecteur dans une aventure haletante, terrifiante, un huit-clos oppressant (y compris dans les scènes se déroulant « à l’extérieur »). Même moi qui ne suis pas fan des moments bisous-bisous-love-love dans les romans, je n’ai pas sauté de passages, car Oxanna Hope a su les distiller avec suffisamment de modération et d’intelligence pour ne pas me lasser.
L’écriture est fluide sans être mièvre (bien que le public cible soit young adult), avec un niveau de langue exigeant dépassant très largement le schéma sujet-verbe-complément hélas de plus en plus répandu dans la littérature actuelle. Un certain nombre de fautes et coquilles parsème encore le livre, mais c’est plus à la décharge de l’éditeur que de l’auteur. Je sais à quel point il est compliqué pour un auteur de traquer efficacement les dernières fautes de son propre manuscrit. Hors de question donc d’en tenir rigueur à Oxanna Hope (siouplait Rebelle éditions, un p’tit effort dans les corrections ?).
Cette jeune française signe là un roman fort, à la fois accessible et portant à réflexion dans les thèmes abordés : nazisme, eugénisme, responsabilité individuelle et collective, communautarisme… De plus, les derniers chapitres confirment le réel talent d’Oxanna, qui ne se contente pas de mener son histoire à un terme banal ou facile, mais nous offre un splendide retournement que je n’ai absolument pas vu venir.
Il va sans dire que je me suis empressée d’acheter la suite ! (Profitez-en, Allégeance est à 0,99 € sur Kindle). Et je lirai sans faute ses romans précédents.
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