J’en ai déjà parlé sur ma page Facebook, et vous l’avez aperçu ici et là sur mes photos Instagram. Je veux parler de mon poto Laurent Léonard, auteur de polars bien perchés. S’y côtoient de drôles de personnages, à la langue argotique savoureuse, aux penchants étranges, qu’on prend plaisir à accompagner dans les trois tomes déjà parus (Blanc Nocturne, Silence Assourdissant et Drôles de Drames). Dans les livres de Léo, l’intrigue policière n’est qu’un prétexte pour jouer avec les mots, surtout quand ils sont valises.
Courez chez votre libraire préféré commander ses livres !
D’autant que Blanc Nocturne est sorti en poche cette semaine, au prix de 8€. Vous n’avez donc plus aucune excuse 😉
1/ Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Laurent LEONARD, dit Léo, 50 barreaux, divorcé, 3 loufiats de 29, 25 et 19 ans. Suis flic, plus précisément chef du Commandement de Nuit à Clermont. En termes moins pompeux, j’ai sous ma responsabilités les cinq unités qui œuvrent de nuit sur la capitale auvergnate (environ 80 personnes).
Je fais du sport. Du triathlon pour les connaisseurs. Des trucs de débile mental pour les profanes.
2/ Ton identité d’auteur entre-t-elle parfois en conflit avec ton identité de flic ?
Nullement. Mon pré requis était de ne pas me raconter. Pas plus que de « vomir » des histoires que j’ai eu à traiter dans mon passé judiciaire. Pour autant, notamment pour « Blanc nocturne », quelques collègues m’ont trouvé un peu trop gentil avec les manouches, particulièrement mal vus et considérés par les policiers. A raison d’ailleurs. Ils posent d’énormes problèmes que les pouvoirs publics mettent sous le paillasson, car c’est un peu délicat à traiter comme sujet.
J’ai voulu prendre le contrepied de ce qu’on aurait pu attendre d’un flic qui écrit.
3/ As-tu un rituel d’écriture, un moment privilégié pour écrire ?
Rien de particulier. Je ne m’endors jamais sans faire le point sur ce que je suis en train d’écrire. En parlant de train, comme je l’utilise pour mes trajets domicile-boulot, c’est principalement à son bord que j’écris. J’aurais le temps chez moi lorsque je suis en repos, mais j’ai tant de choses à faire que je garde l’écriture pour un instant où je ne peux rien faire d’autre que ça ou lire. Ça se passe donc très souvent sur les rails.
4/ Si tu devais choisir entre la police et l’écriture, laquelle choisirais-tu ? Et pourquoi ?
Difficile de répondre. Même s’il a beaucoup changé, étant aujourd’hui à mille lieues de celui qui m’a vu rentrer dans la grande rousse, j’aime encore mon boulot. Et la véritable raison qui m’a fait embrasser cette carrière. La vocation est noble, même si son exercice n’est l’est pas systématiquement, alors qu’une grande majorité essaie de bien remplir sa mission.
Ceci dit, ne soyons pas démago, si mon écriture me rapportait de quoi ne plus avoir à travailler, la question se poserait, légitimement.
Après, pour appréhender un peu la vie d’auteurs, par le prisme de quelques uns que je connais, je ne suis pas certain que l’existence d’écrivain m’épanouisse bien et bien longtemps. A voir…
Impossible de répondre correctement à cette question.
En toute sincérité, je pense que j’utiliserais l’option des trois ans de disponibilité auxquels on peut prétendre et aviserais à l’issue de cette période.
5/ Quel est l’adjectif qui te définit le mieux selon toi ? Et selon tes proches ?
Solide.
Ce n’est pas présomption de ma part. En dehors de quelques légères blessures sportives, je suis très rarement malade ou souffrant.
Solide aussi et surtout dans l’acception « sur qui on peut compter ». Divertissant et laissant un grand vide lorsqu’il se retire est également revenu à mes tympans.
6/ Si tu ne devais plus lire qu’un seul livre jusqu’à la fin de tes jours, lequel choisirais-tu ?
Le mien publié chez un grand éditeur. À la condition sine qua non, qu’il ne soit pas perdu dans sa collection de parutions, mais bien considéré comme un livre potentiellement vendeur. J’y crois. J’ai appris la patience et l’opportunité. Même si, de province, la difficulté est encore plus prégnante.
7/ Quelle est ta définition d’un dimanche parfait ?
Ouh là !
Gros brunch. Un peu de sport. Apéro-déjeuner en famille ou entre amis. Sieste. Un bon ciné. Pourquoi pas avec une copine ? J’en connais qu’on peut emmener au ciné et qui font pas chier à vouloir absolument débriefer le film dès la sortie… et que je tamponne à l’issue ! Dîner avec elle. Ou lorsqu’elle est partie, un petit plateau télé. La petite croque, ça dépend du temps dont elle dispose, il se peut que son mari l’attende !
Un bon livre pour finir.
Tout cela n’est pas forcément dans l’ordre. Certains passages sont interchangeables dans la chronologie. Pas tous !
Ah, je vois que j’ai oublié la messe. Euh, en fait non, j’ai pas oublié
.
8/ Lequel de tes personnages, tous livres confondus, aurait le plus de chances de survivre à une apocalypse zombie ? Pourquoi ?
Ben merde alors !
Denis, certainement. Mais, il n’a pas résisté à une bombinette. Alors des zombies…
Pas très zombie, moi.
9/ Dernière question (la question piège qui peut t’attirer des millions d’ennemis) : pain au chocolat ou chocolatine ?
Aucun des deux. Non pas que j’aime pas. Mais je leur préfère du pain frais.
Après, sans conteste, d’instinct je dis « pain au chocolat ». Ce qui est clairement un abus de langage.
Du reste, à propos, je connais une boulangerie cussettoise qui confectionne des vrais petits pains chocolat, avec des pépites dudit chocolat, c’est tout bonnement exquis. J’ai digressé là ?
10/ Le mot de la fin ?
T’es sûre ?
Vaut mieux pas.
Sinon, ça risque de pas finir.
Sans flagornerie aucune, je me rappelle que tu fus une de mes premières lectrices fan. Puis, vinrent tes conseils bienveillants, grâce auxquels j’ai pu fabriquer des livres plutôt pas mal, en tout cas plus en phase avec ce que je voulais.
Un coup de pouce incontestable que je n’oublie pas.
La tribune est trop belle pour ne pas en parler.
Le vrai mot de la fin.
Mes journées de 24 heures ont trop courtes.
J’en veux des « de 30 heures », afin d’avoir de nouveau le temps de lire.
Sinon, « Blanc nocturne », mon bébé, mon premier roman, sort en poche le 14 septembre. Pour la rentrée littéraire.
Avec le travail éditorial qu’il méritait depuis quelques années. Même si la couv’ n’est pas celle de mes rêves, la 4ème est efficace, et je suis vraiment très très très content.
Pour fêter ça, on va caler une bouffe à la maison. Pour de vrai, cette fois-ci…
[Note de Céline : ça y est, j’ai les chevilles de Bibendum !]