Etre auteur, c’est passer des heures et des heures dans la solitude la plus complète. C’est voler du temps à ses proches, c’est culpabiliser. C’est avoir toujours un bout de cerveau qui mouline sur la prochaine histoire. C’est dérober au quotidien des sons, des images, des mots. C’est s’immerger en apnée dans des vies qui ne sont pas les nôtres.
Etre auteur, c’est affronter le jugement parfois mesquin des autres. C’est sortir de sa zone de confort pour aller au devant des lecteurs. C’est se prendre de plein fouet des réflexions pas toujours sympathiques. C’est devoir faire face à l’incompréhension de certains.
Etre auteur, c’est découvrir que le microcosme des écrivains est souvent cruel. C’est s’apercevoir que les egos surdimensionnés existent aussi chez les romanciers. C’est comprendre que la méchanceté et la course impitoyable au succès sont aussi présentes que dans le reste de la société.
Etre auteur, c’est attendre des mois et des mois des réponses d’éditeurs qui ne viennent souvent jamais. C’est se colleter à la dure réalité des refus.
Etre auteur, c’est douter, se décourager, avoir des envies de tout lâcher, des moments de démotivation extrême.
Etre auteur, c’est aussi des rencontres qui promettent des amitiés indéfectibles. Ce sont des fous rires et des moments magiques avec de belles âmes.
Mais, plus que tout, être auteur, c’est allumer son ordinateur un beau matin, après une semaine difficile, et tomber sur le message d’une lectrice adolescente. C’est se souvenir pourquoi et pour qui on s’accroche, envers et contre tout.